Michel Destot, Grenoble l'avenir ensemble!

Mistral - Eaux Claires : une histoire du "Vivre ensemble" à Grenoble

Jeudi soir, j'ai inauguré avec beaucoup de plaisir la très belle exposition " Vivre ici, vivre ensemble " dédiée à ce quartier Mistral que j'aime tant et au quartier des Eaux Claires qui apparaît aujourd'hui clairement comme son prolongement naturel, à travers l'opération de renouvellement urbain du secteur que nous avons lancée.

Une expo très émouvante parce que profondément humaine, réalisée par les habitants eux-mêmes, accompagnés par l'association Repérages et le service Développement Social Urbain de la Ville.

Une expo qui mêle habilement photo, texte et vidéo. Une expo qui se vit, qui s'entend, qui raconte l'histoire d'un quartier multiculturel, sans cesse renouvelé. Un quartier ouvrier emblématique de l'histoire de Grenoble, dont Hubert Dubedout s'était d'ailleurs largement inspiré pour une de ses dernières missions nationales consacrée au développement social des quartiers.

Le travail bien vivant présenté à la Plateforme, loin des clichés habituels, est d'autant plus intéressant qu'il n'est pas uniquement tourné vers le passé, il nous parle aussi de l'avenir de ce quartier qui, pour avoir été pionnier sur le terrain du "Vivre ensemble" dans les années 60 / 70, poursuit son renouvellement avec l'avènement de nouveaux espaces publics et de nouvelles activités (surfaces commerciales, école d'infirmières, etc.), de ces projets qui continuent à écrire aujourd'hui l'histoire de la ville.  

La Plateforme (place de Verdun), jusqu'au 21 mars.

Ouvert du mercredi au samedi de 13h à 19h. Entrée libre.

Suppression de la Taxe Professionnelle : il y a urgence à convoquer un " Grenelle de la fiscalité locale "

L'annonce par le Président de la République de la suppression de la Taxe Professionnelle (TP) en 2010 est surprenante, tant sur la forme que sur le fond.

Sur la forme tout d'abord, apprendre à la télévision, du chef de l’Etat, que l’on va supprimer un impôt qui représente 29% des ressources des collectivités locales est assez étonnant...

Une telle décision aurait supposé un minimum de dialogue avec les collectivités territoriales.

Une telle annonce en pleine crise et sans aucune concertation préalable est pour le moins inopportune.

Sur le fond, rien n’est dit sur la formule de remplacement de la TP, et ce n'est pas une paille : il s’agit de trouver chaque année 25 milliards d’euros ! En outre, il faudra que la ressource de substitution soit pérenne si l'on veut que les collectivités territoriales, qui sont à l'origine de 73% de l'investissement public dans notre pays,  soient en mesure d’investir sur le long terme.

Cela force à s’interroger sur la cohérence de l’exécutif qui par ailleurs cherche à mobiliser autour d'un plan de relance efficace !

Enfin, il y a un risque énorme de rompre le lien entre les élus locaux et les

entreprises. Un maire ou un président de collectivité territoriale, aujourd’hui, se mobilise fortement pour obtenir l’implantation d’une entreprise ou développer de nouvelles activités, donc créer de l'emploi, et grâce à la TP bénéficier ainsi de ressources supplémentaires qu'il peut réinvestir au bénéfice de ses administrés.

A terme le dynamisme et l’attractivité des territoires pourraient s’en ressentir.

C'est pour toutes ces raisons que je demande aujourd'hui, sollennelement, avec mes collègues de l'Association des Maires de Grandes Villes que je préside, la tenue d’un Grenelle de la fiscalité locale avec l’Etat, les entreprises et les collectivités territoriales. Il y a urgence.

Nous rencontrerons ces prochains jours les représentants des autres associations d’élus pour mener une action commune dans ce sens.

Mise en place de la Charte de la démocratie locale : nous avons tenu notre engagement de campagne

Redonner du souffle à notre système démocratique, lutter contre la distance qui peut parfois s'instaurer entre les responsables politiques et les citoyens… Nous nous y étions engagés l'an dernier en inscrivant la mise en place d'une Charte de la démocratie locale dans notre programme électoral.

Cet engagement, nous l'avons tenu. Au terme de plus de six mois d'échanges et de réflexion auxquels auront participé 1 822 Grenoblois, cette charte a été présentée aux habitants le 19 janvier puis soumis au vote du conseil municipal une semaine plus tard.

Je veux remercier ici toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés sur ce travail autour de mon adjointe Laure Masson.

Certes, nous ne partions pas d'une copie blanche. Grenoble, on le sait, a été ville pionnière en matière de démocratie locale. Je pense aux Groupes d'Action Municipale et aux premières unions de quartiers. Je pense aussi aux expériences que nous avons menées depuis 1995, à l'image de la mise en place des conseils consultatifs de secteurs et des démarches innovantes de concertation lancées autour des opérations de renouvellement urbain des quartiers Teisseire et Mistral.

Nous avons su tirer les enseignements de ces démarches.

Deux points étant essentiels à mes yeux : que les règles du jeu de cette nouvelle forme de démocratie locale soient claires et qu'elles nous permettent d'associer tous les citoyens, de donner la parole à ceux qu'on entend peu…

Dans cette charte, élaborée avec les Grenoblois, nous nous engageons notamment sur la mise en place d'outils de débat plus innovants, à l'instar d'une procédure d'alerte citoyenne donnant accès à l'ouverture d'un débat en conseil municipal.

Nous nous engageons aussi sur des chantiers expérimentaux à lancer ces prochains mois : élaboration d'un budget participatif sur le secteur 1, mise en ligne d'un "espace concertation" sur le site Internet de la Ville, démarche d'élaboration partagée de projets de secteur, organisation d'un "carrefour de secteur" annuel, relance de l'activité des conseils consultatifs de secteur, etc.

Cette charte, nous l'avons voulue évolutive, elle fera l'objet d'un suivi continu par les Grenoblois.

Nous nous y engageons.