C’est avec un vrai plaisir que j’ai fêté jeudi soir le dixième anniversaire de l’Ecole de la Paix à la MC2. J’ai salué avec beaucoup d’émotion les beaux visages de ces militants de la paix que je connais bien, que je connais depuis longtemps. C’est d’ailleurs ici même, à la Maison de la culture, que nous avions vécu tous ensemble il y a une quinzaine d’années la soirée fondatrice, préfiguratrice, de l’association.
Rien n’a été facile ces dix dernières années. Rien n’est jamais facile pour les militants de la paix. Mais Denis Denjean et Richard Pétris, président et directeur de l’Ecole de la Paix, ont réussi à conjuguer travail de réflexion et actions de sensibilisation sur le terrain, auprès des plus jeunes notamment, à Grenoble comme en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud.
Un travail pédagogique que Maricel Sierra, psychologue au lycée français de Bogota, a salué jeudi soir dans une très belle intervention. "Notre pays est en état de guerre", dit-elle. "Sauver les enfants les plus démunis, c’est leur assurer la présence de quelqu’un qui les aime, qui les protège, qui puisse défendre leurs droits".
C’est effectivement une belle définition de la paix.
J’ai bien entendu été très sensible aussi au message du glaciologue Claude Lorius. "La guerre, ce n’est pas seulement contre les hommes, c’est aussi contre l’environnement, dit-il. Et celle-là va nous mener très loin..." Eau de plus en plus rare, flambée des prix des produits alimentaires… Le réchauffement climatique est déjà source de conflits dans le monde. Claude Lorius plaide pour une vraie gouvernance internationale sur ce terrain. Il rejoint en cela mon ami Stéphane Hessel, Ambassadeur de France, qui a connu dans sa vie "les hauts et les bas de l’espérance humaine". Selon lui, la chance de concertation mondiale est plus forte qu'elle ne l’a jamais été. Parce que les défis sont là, que nos réponses devront être planétaires. Et que nous n’avons pas le choix!
"Tout va très mal… mais soyons pleins d’espérance", nous dit en substance Stéphane Hessel. Son humanisme nous a une nouvelle fois tous conquis.
Formidable "petite" école de la paix grenobloise qui ouvre de tels champs de réflexion et d’échanges...
Du rêve à la réalité.
Disons-le : il est tout bonnement très gratifiant de se sentir traités par le premier magistrat de sa ville comme nous l'avons été à l'occasion du 10e anniversaire de l'Ecole de la paix ! Nous vous en sommes extrêmement reconnaissants et puisque votre blog nous permet de prolonger cet événement, que ce soit d'abord pour vous remercier ainsi que vos services pour votre appui, mais aussi pour pousser encore un peu plus notre avantage.
En effet, si une entreprise comme celle-ci est fondamentalement faite d'espérance, elle a absolument besoin de pouvoir montrer des avancées concrètes. C'est ce que les ateliers de la journée du 15 mai ont permis d'évaluer à la fois par les enseignements tirés des expériences examinées et par le désir unanime qui s'est exprimé de poursuivre les échanges et cette recherche commune d'une pédagogie du changement. Cette volonté là est bien l'autre motif de satisfaction à côté du soutien que vous nous avez clairement exprimé.
Cette école de la paix grenobloise est sans doute vouée à rester encore longtemps "petite" tant l'objectif est ambitieux et le travail de longue haleine par définition. Mais nous devons être tous convaincus que ce que nous avons déjà accomplis ensemble nous oblige vis à vis de ceux qui nous suivent, à Grenoble mais aussi bien au-delà de notre région, et que nous devons "institutionnaliser" cette démarche, c'est à dire en faire un élément constitutif, un rouage efficace de notre société toujours plus complexe.
Après l'avoir suggéré dans notre ville même en 1975, Dom Helder Camara s'était réjoui, en 1989, que le rêve devienne réalité. Vous y avez largement contribué depuis 1997, mais nous sommes aussi conscients, pour notre part, de servir les idéaux de notre ville à travers nos efforts.Nous mesurons mieux que jamais ce qu'il faudra encore de volonté de réfléchir et de travailler ensemble pour que progresse la construction de la paix et pour que la situation des hommes et des femmes sur notre planète s'en trouve véritablement améliorée.
Richard Pétris - Directeur de l'Ecole de la paix - Grenoble
Rédigé par : Pétris Richard | 25 mai 2008 à 01:59