J'ai assisté il y a quelques jours en tant que représentant de l'association des Maires de France, de celle des Maires des Grandes Villes de France, et du GART, à la réunion convoquée par Madame Alliot-Marie, Ministre de l'Intérieur, et consacrée au développement des capacités de vidéosurveillance, pour lutter conte le terrorisme.
Le temps des fantasmes sur la vidéosurveillance est révolu. Elle n'est plus censée incarner le règne de Big Brother pour empiéter sur nos libertés. Nos concitoyens sont souvent rassurés par sa présence et je suis pour ma part opposé à une vision qui ne serait qu'idéologique du sujet. La vidéosurveillance est un moyen comme un autre de lutter contre l'insécurité à condition de ne jamais oublier qu'une présence humaine sera toujours plus efficace et plus rassurante pour nos concitoyens, notamment pour les usagers des transports collectifs.
Cependant, le contexte a changé et nous devons aujourd'hui faire face à une situation beaucoup plus préoccupante que la délinquance : la menace terroriste, que nous ont rappelée les attentats déjoués en Grande Bretagne. De l'avis de tous les spécialistes, cette menace rend obsolète la plupart des systèmes actuellement installés. Dans ces conditions, doit-on faire comme nos voisins britanniques, qui ont disposés plus de 4 millions de caméras sur leur territoire et qui en envisagent 25 millions ? La réponse n'appartient pas aux seules collectivités locales organisatrices des transports. La mise en place des systèmes de vidéosurveillance dans les espaces consacrés aux transports collectifs coûtera de 3 à 5 milliards d'euros. L'exploitation et la surveillance de ces systèmes sera également d'un coût faramineux.
Les collectivités locales ne pourront pas supporter toutes les dépenses induites par une mission qui revient en droit à l'Etat. La sécurité publique, la lutte contre le terrorisme ne gagneront rien à faire partie des nombreux transferts de charges opérés sans transferts de ressources par l'Etat au détriment les collectivités locales. La sécurité de nos concitoyens n'aurait rien à y gagner.
C'est le message que j'ai voulu porter auprès du gouvernement pendant cette rencontre, non sans insister également sur le fait que la généralisation de la vidéosurveillance exigerait un renforcement des pouvoirs et des capacités d'interventions de la Commission Nationale Informatique en Libertés (CNIL), qui est garante du respect des libertés individuelles.
Commentaires