Promesse purement électorale ? Sous évaluation des contraintes budgétaires ? Peu importe, la décision du Gouvernement de François Fillon de ne pas financer la partie française mais uniquement la partie internationale du Lyon Turin (c’est-à-dire principalement le tunnel) tombe comme un coup de poignard. A l’heure où ce même gouvernement lance le Grenelle de l’Environnement, cette décision est à la fois consternante et inacceptable.
Pour des questions de forme en premier lieu. En mars dernier, en pleine campagne des présidentielles, j’avais en effet été convoqué par le Préfet de Région, avec de nombreux autres élus, à la signature d’un accord sur le financement de la partie française du TGV Lyon Turin, accord autorisé par le comité interministériel du 17 février dernier. En l’espace de 5 mois, ce projet d’une importance capitale pour notre région et pour les Alpes semble donc avoir été enterré ! Dans de telles conditions, je me demande comment les collectivités locales pourront avoir confiance demain dans la parole de l’Etat UMP.
Sur le fond, cette décision est absolument catastrophique. Non seulement, le gouvernement refuse de financer ces travaux mais il refuse également de déposer une demande de subvention auprès de l’Union européenne. Autant dire que les crédits européens qui nous avaient été promis seront très vite redistribués à d’autres projets et que rien ne garantit que nous pourrons demain espérer une nouvelle affectation.
Cette annonce fait douter également de la sincérité ‘’environnementale’’ du gouvernement. Chacun peut imaginer l’intérêt de cette ligne à grande vitesse entre la France et l’Italie en terme d’offre voyageur. Son intérêt sur le trafic de fret est par contre moins connu alors qu’il est aussi voire plus important : les études préalables avaient montré que dès son ouverture, cette liaison franco-italienne permettrait la suppression d’un million de camions par an ! 200 millions de tonnes de marchandises auraient ainsi été reportées de la route sur le rail avec ce que cela impacte en terme de réductions des pollutions, de nuisances sonores et d’amélioration des conditions de circulation.
C’est à tout cela que le Gouvernement de Monsieur Fillon vient de renoncer. En tant que Maire de Grenoble et Président du Gart, je condamne donc fermement cette décision et sollicite, avec mes collègues élus de la Région et du Département, une audience auprès de François Fillon afin d’obtenir du gouvernement qu’il revienne sur cette mauvaise décision.
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