Pour beaucoup, le Brésil évoque la samba, le football et le café. Pour moi, il s'agit surtout du pays de Patricia, la femme de mon fils Vincent. Les séjours y sont toujours très chaleureux. Cette semaine passée à Salvador de Bahia n'a pas dérogé à la tradition. Il faut dire que cette ville ne ressemble à aucune autre au monde : la musique et la religion y sont omniprésentes comme l'ont si bien décrit ou composé Jorge Amado, Joao Gilberto, Baden Powell et Gilberto Gil, tous originaires de Bahia. Cela se ressent dans la manière dont les gens s'habillent, dans leur façon de parler, leur musique bien sûr et même dans leur cuisine.

Bref, une semaine de rêve à admirer ''la baie de tous les Saints'' depuis le Mercado Modelo, à profiter des cent mille cocotiers qui bordent la Praia do Forte, à goûter aux plats bahianais bien pimentés et en particulier à l'incontournable moqueca.

Mais l'apogée du voyage restera notre passage au Carnaval de Salvador où tout est fête et plaisir. Des groupes de musiciens et de chanteurs, installés sur le toit d'immenses camions, circulent dans les rues assurant une animation extraordinaire pour les centaines de milliers de participants rassemblés dans l'euphorie le long d'un parcours de plusieurs kilomètres.

A Salvador, un des groupes de fidèles du condomblé, basé dans le quartier historique du Pelourinho s'est baptisé fils de Gandhi, du nom du grand sage indien. A sa tête figurait cette année Gilberto Gil que j'ai eu plaisir à retrouver dans sa loge, grâce à la complicité de sa fille Marilia, amie de Patricia.

C'est grâce à lui et à Caetano Veloso que le Brésil est revenu, à partir de Salvador, aux origines africaines de la musique et des rythmes.

Quel destin d'ailleurs pour celui qui, arrêté et exilé par la junte militaire dans les années 70, est aujourd'hui ministre de la culture du Président Lula !

Quel pays que ce Brésil qui, sur la base de son développement actuel, aurait 210 millions d'habitants en 2025 et pourrait devenir la 4^ème puissance économique du monde derrière les Etats-Unis, la Chine, l'Inde et devant le Japon !

Y parviendra-t-il ? Difficile de l'imaginer complètement compte tenu des immenses défis qu'il doit surmonter pour y arriver. Pourra-t-il se doter d'un Etat enfin solide et efficace, capable de lutter contre la corruption, d'améliorer son système éducatif, ses infrastructures urbaines, son secteur public, son industrie à l'exportation ?

Il ne faudrait pas non plus que les 30 millions de personnes, membres des Eglises évangélistes, se constituent demain, avec l'affaiblissement de l'Etat, en de véritables puissances financières, idéologiques, militaires et politiques…

Autant dire que l'avenir du monde ne se joue pas uniquement en France !

Comments

[Rédigé par : Liliane]

Cher Monsieur le Maire
quel bonheur de vous lire sur des sujets parfois plus légers que l'évidente lourdeur des certains dossiers de votre quotidien. Repos et contacts privilégiès ont donc agrémenté votre rapide séjour au Brésil, j'espère que vous y avez trouvé une nouvelle fois des idées nouvelles pour notre capitale des alpes.

[Rédigé par : Gilles Sinzelle]

Cher ancien camarade de promo ...
Visiblement, outre ta belle-fille, tu as adopté beaucoup d'aspects du Brésil ( de Salvador ) ... Mais ... pour ma part, plus de 25 ans de voyages au Brésil, puis permanent à Rio pendant 7 ans, je ne suis pas certain de partager 100/100 de tout ton enthousiasme ! Bien des points son très astucieusement "occultés" par nos amis brésiliens, et ce qui saute au yeux du ""touriste"" n'est pas toujours ce que l'on croit ... ce que l'on vit ...
Néanmoins, avec tous ses défauts, c'est vrai que j'aime beaucoup le Brésil ...
A propos, toi qui donnes dans les sujets des transports, que penses-tu du "Plan alcool", qui, bien qu'abandonné au Brésil dans le temps ... reviendrait à la surface, là-bas et en Europe ?? ... Mais alors comment, toi ancien ingénieur ( Lille 64 ), comprends-tu que les voitures à alcool du Brésil doivent disposer d'un petit réservoir d'essence qui sert de starter dans les régions dites "froides", et même Rio ??? N'irions-nous pas au devant de déconvenues en adoptant une sorte de Plan Alcool sous nos latitudes ???
Amicalement - Gilles Sinzelle