Le rugby grenoblois est aujourd'hui sous le choc. Quelques semaines après le décès de Jean Liénard, Jacques Fouroux nous a quittés ce week-end.
Homme de conviction, au caractère entier, personnalité charismatique et attachante, Jacques Fouroux aura consacré toute sa vie à sa passion dévorante pour le rugby, à l'instar de Jean Liénard, son père spirituel. Joueurs, entraîneurs, tous deux auront marqué le rugby français et grenoblois de leurs empreintes, de leurs personnalités.
Jacques Fouroux disait que Jean Liénard lui avait appris le rugby et que leur rencontre avait été un temps "extraordinaire" dans sa vie.
Si Grenoble est une terre de rugby, elle le doit certainement à son public dont la fidélité ne s'est jamais démentie au fil du temps, dans les moments de victoire comme dans les moments plus difficiles. Elle le doit aussi et surtout à des hommes de talent, qui ont su donner le meilleur d'eux-même, à l'instar de Jean Liénard.
"Monsieur Jean", faisait partie de ces grandes figures qui ont construit la légende du FCG. Il incarnait les valeurs du club.
- le collectif : élu de l'opposition puis maire de Grenoble, je peux en attester.
Si Jean Liénard avait un caractère bien trempé, il avait toujours à coeur de faire passer avant toute chose l'intérêt du sport, du rugby… le collectif.
- il incarnait aussi les valeurs de générosité, d'audace et de courage, ces valeurs qui fondent les grands clubs.
Venu à Grenoble achever ses études d'ingénieur, Jean Liénard a marqué de son empreinte le rugby grenoblois, par touches successives, mais toujours avec cette même détermination, cette même passion. Tour à tour joueur, demi-de-mêlée de cette célèbre équipe qui en 1954 fit entrer Grenoble dans la légende du rugby, puis entraîneur, directeur sportif, il fut toujours un personnage écouté pour sa vision du jeu et du sport. Présent jusqu'à la fin dans les travées du stade Lesdiguières, les soirs de matchs, Jean Liénard a accompagné et soutenu le développement du rugby grenoblois pendant plus d'un demi-siècle.
Dans son ouvrage "les heures de gloire", Stéphane Pulze le cite avec émotion :
"je ne sais pas si j'ai beaucoup apporté, mais j'ai beaucoup donné. Si j'ai eu des problèmes de santé, le rugby doit y être pour quelque chose. C'est trop astreignant. Mais que voulez vous, j'en étais amoureux."
Jean Liénard, même s'il s'en défendait, aura marqué l'histoire du rugby grenoblois et de notre ville. Jean Liénard était aussi un homme de conviction, engagé, un fervent militant du sport. Un engagement qui le conduisit à devenir Adjoint de la Ville en charge des Sports.
Je demande ce soir à Madame Annie DESCHAMPS, Première Adjointe, de proposer à un prochain Conseil Municipal, de donner à une tribune du stade Lesdiguières, le nom de Jean Liénard.
Aujourd'hui le rugby grenoblois est orphelin et a le visage des tristes lendemains de défaite. "Maitre Fouroux" a rejoint "Monsieur Jean". J'ai tenu, hier au soir, lors de la dernière séance du Conseil municipal de l'année à rendre hommage, au nom de la Ville de Grenoble, à ces deux grandes personnalités du rugby et à leur exprimer notre reconnaissance.
Très bonne idée de rendre hommage à ce grand monsieur du rugby. Et en espérant que cela accompagne une remontée du FCG en élite.
Rédigé par : richardcollier | 21 décembre 2005 à 14:55